Le paradoxe du compte du temps de travail annuel

[ đź’» ] Un responsable des ressources humaines tient le discours suivant aux employĂ©s de l’entreprise...


Une annĂ©e est constituĂ©e de 366 jours quand elle est bissextile et vous ĂŞtes prĂ©sents sur votre poste de travail 8 heures par jour, soit le tiers du temps quotidien, ce qui fait 122 jours effectifs…


Chaque annĂ©e est constituĂ©e de 52 semaines, il y a donc 52 dimanches et les samedis, vous travaillez une demi-journĂ©e : en journĂ©es travaillĂ©es tout au long de l’annĂ©e, il reste alors  122 ₋ 52 ₋ 26 = 44 jours…


Vous bĂ©nĂ©ficiez de 5 semaines de congĂ©s payĂ©s : en journĂ©es travaillĂ©es tout au long de l’annĂ©e, il reste encore 44 ₋ 5 × 7 = 9 jours…


Quand on rĂ©alise le dĂ©compte des jours fĂ©riĂ©s lĂ©gaux avec le jour de l'An, le lundi de Pâques, la fĂŞte du Travail, le jeudi de l'Ascension, le lundi de PentecĂ´te, la fĂŞte Nationale, le jour de Toussaint et le jour de NoĂ«l : en journĂ©es travaillĂ©es tout au long de l’annĂ©e, il reste maintenant un seul jour…


Donc un seul jour de travail, mais uniquement les années bissextiles, ce qui fait que trois années sur quatre vous ne faites rien...


De façon lĂ©gitime, les employĂ©s ont le sentiment de travailler bien plus que cela et ils se demandent en quoi le raisonnement rĂ©alisĂ© par le responsable des ressources humaines est inexact…
[ đź’» ] Mais comment le montrer...


Le raisonnement est faussĂ© car certaines journĂ©es et, ou parties de journĂ©es sont dĂ©comptĂ©es plusieurs fois…


En effet quand il s’agit de comptabiliser les Ă©lĂ©ments d'une rĂ©union d'ensembles non disjoints, c’est Ă  dire ayant une partie commune, on doit soustraire le nombre d'Ă©lĂ©ments de la partie commune afin de ne pas les comptabiliser plusieurs fois…


Cette erreur courante est Ă  l'origine de nombreuses Ă©nigmes…


[ đź’» ] Cela peut s’illustrer par un exemple simple…


ConsidĂ©rons les chiffres de 1 Ă  9, il s’agit de l’ensemble S qui pourrait ĂŞtre la transposition des 366 jours de l’annĂ©e bissextile : S contient 9 Ă©lĂ©ments…


ConsidĂ©rons les chiffres pairs de 1 Ă  9, il s’agit de l’ensemble X qui pourrait ĂŞtre la transposition des samedis et dimanches inclus dans l’annĂ©e bissextile : X contient 4 Ă©lĂ©ments…


ConsidĂ©rons les multiples de 3 entre 1 et 9, il s’agit de l’ensemble Y qui pourrait ĂŞtre la transposition des jours de congĂ©s payĂ©s : Y contient 3 Ă©lĂ©ments…


ConsidĂ©rons les multiples de 4 entre 1 et 9, il s’agit de l’ensemble Z qui pourrait ĂŞtre la transposition des jours fĂ©riĂ©s lĂ©gaux : Z contient 2 Ă©lĂ©ments…


En suivant le raisonnement du responsable des ressources humaines de l’entreprise, si aux Ă©lĂ©ments de S, on retire les Ă©lĂ©ments de X, Y & Z, comme lui pour une annĂ©e non bissextile on obtient 0, en effet : 9 ₋ 4 ₋ 3 ₋ 2 = 0…


Ce rĂ©sultat est inexact car les chiffres 1, 5 & 7 qui sont entre 1 & 9 donc Ă©lĂ©ments de S ne sont ni des chiffres pairs, ni des multiples de 3, ni des multiples de 4…


[ đź’» ] La situation peut se schĂ©matiser comme suit…




Afin de  modĂ©liser cette situation pour la gĂ©nĂ©raliser, il nous faut ouvrir notre boĂ®te Ă  outils mathĂ©matiques pour y prĂ©lever les 3 aides suivants : le cardinal d’un ensemble notĂ© “Card” qui est le dĂ©compte du nombre d’Ă©lĂ©ments contenus dans cette ensemble, la rĂ©union de 2 ou plusieurs ensembles notĂ©e “∪” qui est le dĂ©compte des Ă©lĂ©ments appartenant Ă  l’un ou l’autre de 2 ou plusieurs ensembles et l’intersection de 2 ou plusieurs ensembles notĂ©e “∩” qui est le dĂ©compte des Ă©lĂ©ments appartenant Ă  l’un et l’autre de 2 ou plusieurs ensembles…


Afin de ne pas compter plusieurs fois les Ă©lĂ©ments qui appartiennent Ă  2 ou plusieurs ensemble, la loi mathĂ©matiques Ă  appliquer est la suivante : Card(X∪Y∪Z) = CardX + CardY + CardZ − Card(X∩Y) − Card(X∩Z) − Card(Y∩Z)...


Cela revient Ă  compter sĂ©parĂ©ment les Ă©lĂ©ments de chacun des ensembles, Ă  en faire la somme, puis Ă  retirer de cette somme les Ă©lĂ©ments communs aux diffĂ©rents ensembles…


Appliquons la loi : Card(X∪Y∪Z) = 4 + 3 + 2 − 1 − 2 − 0 = 6…


Le nombre d’Ă©lĂ©ments restant s’obtient par la diffĂ©rence CardS − Card(X∪Y∪Z), soit en l'appliquant ici : CardS −  Card(X∪Y∪Z) = 9 − 6 = 3…


Il reste effectivement 3 Ă©lĂ©ments qui reprĂ©sentent dans notre exemple les jours travaillĂ©s et qui sont ici : 1, 5 & 7…


[ đź’» ] Maintenant, nous sommes Ă  mĂŞme de demander Ă  l’entreprise de rectifier son raisonnement en appliquant la logique qui prĂ©cède aux donnĂ©es de l’annĂ©e en cours...

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